Dotée d’une ambiance très sombre et dans un style très « années 30 », l'atmosphère ouvertement inspirée des œuvres d’H. P. LOVECRAFT mélange magie, ésotérisme et monstres légendaires dans cette chère ville de New-York. Il est intéressant de retrouver cet univers en toile de fond d’un jeu d’action très japanim’!
Vous incarnez Anett Futanabi, jeune fille mystérieuse sauvée dans son plus jeune âge par Earnest Evans (Un Indiana Jones made in Wolfteam !), qui se révèle être porteuse d’aptitudes magiques surprenantes. Elle sera chargée de faire déjouer les plans d’Henry, chef religieux fanatique, dont le seul souhait est de répandre le chaos sur le monde en invoquant « Lord Hastur ». La vague de destruction en résultant porterai le nom... d’El Viento !

La présentation dynamique et soignée donne tout de suite le ton : on va en prendre plein les mirettes et les esgourdes ! On est propulsé dans la quête d’Anett qui débute tambours battants dans les rues de New-York à la poursuite de la mafia liée au projet d’Henry, on passe du Mont Rushmore au grand canyon pour passer d’un avion à l’Empire State Building : la variété est donc au rendez-vous. Les lieux visités ne sont pas les seuls éléments de diversité, Anett dispose en effet d’une panoplie de magie récupérée au cours de l’aventure bien utile et facile à utiliser par simple pression du bouton C pressé plus ou moins longtemps pour charger la magie désirée. Celles-ci se révélant toutes déterminantes à un moment de l’aventure.
De plus, la maniabilité des sauts est extrêmement intéressante car de très grande amplitude, elle permet des possibilités accrus dans les phases « plates-forme » où les réorientations des sauts est nécessaire, et dans les phases plus « action » en dynamisant encore plus la progression de notre belle échevelée.

Les fins de niveaux se concluent bien évidemment par des boss parfois très imposant pour lesquels un brin de réflexion sera parfois nécessaire afin d’utiliser la bonne magie au bon moment. Certains d’entre eux comme la boule de gélatine est remarquablement animée pour la Megadrive, c’est saisissant ! Au niveau effets spéciaux, la 16 bit s’en sort vraiment bien, avec de grosses explosions zoomées qui rythment l’action et attisent notre volonté de réduire à néant les ennemis d ‘Anett. Chaque inter-niveau se voit doté d’une scénette en images fixes qui permet de s’immerger un peu plus dans l’aventure en en apprenant toujours un peu plus des motivations de chaque protagoniste. Pour les musiques, celles-ci collent vraiment à l’action avec quelques arrangements surprenants et des « beat » peu entendus sur Megadrive, on est alors pas surpris de voir au scroll de fin Motoi Sakuraba à la composition...

La qualité de ce titre est tout à l’honneur de la Wolfteam (le futur Tri-Ace), une merveille de jouabilité, de précision et d’inspiration, le cocktail est étonnant et donne un résultat hyper cohérent que la musique sert à magnifier une fois encore.
En conclusion, El Viento est un titre riche et variée, d’une maniabilité impeccable, à la musique envoûtante et au design générale manga hyper soigné. Le seul reproche que pourraient lui faire certains, est un aspect graphique très particulier, un rendu très granuleux (cf screens) qui pourrait rebuter. El viento se veut le gardien d’un genre de jeu oublié, le « plateforme-action » à la sauce 16-bit, mix qui n’a, à mon sens, pas survécu au passage 2D vers 3D et qui était tellement représentatif de notre façon de jouer dans la fin des années 80 et début 90’s.
Voilà, mon cœur saigne à nouveau...
Stoppez l’hémorragie !
Jouez à El viento !